SPIROUVISION

ou "SPIROU en 3D" !!!

La 3D est un ensemble de techniques visant à recréer sur un support en 2 dimensions, la hauteur et la largeur d’une feuille de papier par exemple, l’illusion d’une 3éme dimension ; la profondeur.

Divers procédés ont existé. Au cinéma où la feuille de papier est remplacée par l’écran, les années 60 ont vu l’apparition de systèmes à base de lunettes qui filtrent les 2 images œil droit œil gauche soit par séparation des couleurs (filtre rouge et bleu) soit par polarisation. Sans lunette, l’écran est quasi illisible puisque y sont projetées simultanément les 2 images légèrement différentes correspondant à ce que doivent percevoir chacun de nos 2 yeux.

Avec le SPIROUVISION, tout change. Le dessin est lisible même sans lunettes. Son seul défaut ; des couleurs agressives dont la répartition peut surprendre. Le procédé est basé là encore sur des lunettes qui séparent les couleurs et les redistribuent sur nos 2 yeux. La technique ne nous est pas dévoilée. Elle est protégée par un brevet américain appelé CHROMATECH 3D.

Ecoutons cependant un début d’explication de la rédaction (Spirou 3058 du 20 novembre 1996, page 3) :

« Les lunettes recréent le principe de l’arc en ciel, c’est à dire un prisme qui « casse » les couleurs et les range selon un ordre précis : violet, indigo, bleu, vert, jaune, orangé, rouge. Donc tout ce qui est rouge apparaîtra au premier plan, et les tons bleutés passeront à l’arrière plan. D’où l’effet de profondeur. ».

Le procédé nécessite donc une maîtrise avancée de la répartition des couleurs dans le dessin. Aux extrêmes, il faut colorer en rouge ce qui doit être au premier plan, et en violet ce qui doit être à l’arrière plan. Un rude travail pour nos dessinateurs coloristes ! Ci dessous un exemple sur un dessin de Tome & Janry.

Le premier SPIROUVISION est proposé dans le n° 3058 du 20 novembre 1996. Les lunettes sont collées sur la couverture.

La rédaction engage les lecteurs à conserver ces lunettes afin de profiter d’un récit complet tous les mois. En fait, sans attendre un mois, dès le numéro suivant, Magda , Clarke, Lapière et Limbosh proposent un exceptionnel récit en 5 pages de Charly.

2 récits en SPIROUVISION paraîtront en 1996, 10 en 1997. Ces récits sont systématiquement annoncés en couverture.

Le dernier SPIROUVISION est publié le 31 décembre 1997. L'annonce de cet arrêt des SPIROUVISION ne manque pas d'humour !

Tous les lecteurs n’ont pas eu le n°3058 et n’ont donc pas les fameuses lunettes. Ils peuvent également les avoir perdues ou cassées. La rédaction a donc proposé gratuitement de fournir un nouvel exemplaire à tous ceux qui le demandent, « dans la limite des stocks disponibles » (Spirou n° 3075 du 19 mars 1997).

Et un courrier des lecteurs, un peu plus tard en 1997.

Voici la liste des récits publiés en SPIROUVISION et que vous ne retrouverez donc certainement pas ailleurs que dans les fascicules ou les recueils du journal !

Amis collectionneurs, bonne chasse. Un conseil, commencez par les lunettes ! Le stock n'est pas infini !

2012, les abonnés fidèles pendant toute l'année 2011 reçoivent en ce mois de février 2012 avec le n° 3854 un ouvrage collectif "tout en 3D", et avec les lunettes !

Pour ce remarquable fascicule de 52 pages (l'équivalent d'un véritable numéro), toutes les vedettes du journal sont présentes : Spirou, les nombrils, les cavaliers de l'Apocadispe, animal lecteur, les psy, Cédric, les tuniques bleues, Lucky Luke, mon pépé est un fantôme, Pierre Tombal, Zarla, Les brigades du temps, les enfants d'ailleurs, Esteban, les démons d'Alexia, Aria, lady S, seuls, Soda, le Piou, Givrés, le chômeur et sa belle, la vie en slip, sale bête, Parker et Badger, Katz, papyrus, Sam, Nelson, La petite Lucie, Pic & Zou, Tamara, Zombillénium et plein d'autres ...

Le procédé  utilisé est cette fois ci la classique séparation des images droites et gauches par filtration de deux couleurs, une pour chaque oeil.